Portrait de Jacques André, 1902-1903.

Avant ce tableau de 230 x 130 cm. qui subjugue par l'intensité du regard bleu de Jacques André, 

Bernard Boutet de Monvel,  avait fait cet autoportrait, Place Vendôme, en août 1902, avant son départ pour le service militaire.

Deux jeunes gens bien nés,  bien de leur époque pour qui tout leur est promis.

Bernard Boutet de Monvel, 21 ans, peint le portrait de son ami d'enfance sur les marches du château de la Frogerie.

Paul, Alexandre, Jacques André, 20 ans, fils aîné d'Alexandre André (1845-1918), qui observe avec scepticisme les échafaudages requis pour cette entreprise.

Alexandre André, tisserand de rubans et de dentelles, cherche à remplacer les huiles végétales d'olive et de colza qui brûlent ses tissus et cassent ses métiers à tisser. Il trouve une alternative dans le « naphte », une huile minérale plus résistante à la chaleur.

Premier importateur, d'abord russe, puis texan, et rapidement allié à des partenaires américains, l'entreprise d'Alexandre André, l'une des plus importantes de l'industrie pétrolière française, devint la Standard Franco-American Refining, plus connue sous le nom de Standard Oil, qui allait donner naissance à Esso Standard, puis Esso, et enfin Exxon.

Diplômé de l'École Centrale, Jacques André, né en 1882, parcour le monde.

Jacques André enfant, par Louis Maurice BOUTET de MONVEL (1850-1913), père de Bernard, ici enfant.

C'est au cours de ses nombreux voyages que Jacques rencontre à Montevideo, Nieves Mercadés (1880-1978), une Uruguayenne, qu'il épouse a Paris vers 1905. Ils auront cinq enfants.

Mobilisé avec ses frères pendant la Guerre 39/45: Jacques (1882-1970) était capitaine, Robert (1885-1962) lieutenant et Serge (1890-1951) lieutenant-pilote.

Robert André, portrait de  Bernard Boutet de Monvel et ici en uniforme.

Jacques André, administrateur d'Esso Standard, puis directeur de la Standard Oil (Esso), grand bibliophile et l'un des plus importants collectionneurs d'art de l'entre-deux-guerres, Jacques André fut mécène du peintre et éditeur François-Louis Schmied (1873-1941)

et surtout du sculpteur Gustave Miklos (1888-1967),

à qui il confia la décoration, avec le décorateur Georges Renouvin, de l'hôtel particulier qu'il possédait au 1, square Chanton, dans le parc de Neuilly. Il était également venneur et cavalier chevronné.
 

Jacques André se remaria en 1930 à Nice avec Madeleine Roy (1880-1972), dont il se sépara après la Seconde Guerre mondiale pour s'installer à Marrakech, dans la villa « Dar el Mikja », où il termina ses jours en 1970.