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18 avril 2024

Saint Jean le Baptiste, Leonardo da Vinci et les suiveurs

1:Leonardo_da_Vinci_025

Récemment restauré après 10 mois d'un travail délicat pour retirer près de 17 couches de vernis, ce qui a permis d'effacer d'anciens repeints et rendre plus visible la mélote qui le ceint, la chevelure bouclée et ce sourire dont on hésite à dire s'il est narquois ou complice.

Débuté a Florence en 1508, c'est un travail lent de plusieurs années, Da Vinci perfectionnant les détails et modifiant notamment la position du bras. Le tableau achevé est présenté au cardinal d’Aragon, en 1517 au château de Cloux.

Dans le même temps, l'atelier da Vinci produit ce Bacchus identifiable au thyrse qu'il tient, bien que le geste qui désigne et la melote qu'il porte soit deux des symboles de St. Jean et donc probablement une réatribution a Bacchus d'un Baptiste entreprit.

 

2:Bacchus,Alelier L

Tandis que l'atelier de Raphaël exécute en 1518 d'après un dessin du maitre, cette commande du cardinal Pompeo Carlonna. Représenté de face nu sous l'aspect d'un très jeune homme assis sur un rocher. Pudiquement couvert d'une melote, son index droit, désigne la croix de la Passion lumineuse située à l'extrémité d'un roseau, la main gauche tenant un phylactère. Près du pied gauche, des racines semblent émerger des orifices d'un crâne humain, évocation de la décapitation du saint.

3:Atelier de Raphael

Raphaël signe ce Saint Jean-Baptiste dans le désert, désignant la Croix de la Passion, laquelle est difficile a trouver, si discrètement présente dans l'environnement bucolique de branche et de feuillage.

1200px-Sainte_Jean-Baptiste,_by_Raffaello_Sanzio,_from_C2RMF_retouched copie

La melote, cette peau de chameau dont il se couvrait dans le désert, posé sur l'épaule, recouvre d'un pan le jeune homme encore adolescent.

4:Saint Jean Baptiste dans le désert désignant la Croix de la Passion, Rafael

Le trés jeune Saint Jean-Baptiste au bélier de Caravage, bouscule en 1602 les codes picturaux de l'époque. Oeuvre typique de l'art novateur du Caravage « entre sacré et profane " Le seul symbole Baptiste présent est le bélier, en lieu et place de l'agneau symbolisant le Christ « agneau de Dieu »

Ce bélier évoque davantage le stupre que le sacrifice, tout comme le garçon entièrement nu avec un sourire de défi évoque plus la volupté que l'extase. C'est Cecco, le petit amant du Caravage qui pose ici, comme il avait posé pour l'Amour Vainqueur.

5:Michelangelo_Merisi_da_Caravaggio,_Saint_John_the_Baptist_(Youth_with_a_Ram)_(c

Avec ce St.Jean-Baptiste dans le désert, on retrouve cet esprit chez un disciple du Caravage, Giovanni Battista Caracciolo 1575/1578. Exécuté entre 1610/1620, le jeune adolescent allongé dans son manteau rouge ;réminiscence des représentations du saint des siècles précédents ; pointe négligemment son doigt vers un bâton enroulé d'un phylactère.

6:Giovanni Battista Caracciolo 1610:20

Ici, c'est moins l'évocation du saint qui est recherché qu'un prétexte à proposer une peinture naturaliste caractéristique du tout premier Seicento napolitain. Position détendu similaire pour cette autre proposition du Caravage avec bélier et manteau rouge pour un jeune St Jean-Baptiste à peine pubère.

7:le Caravage 1610

Selon certaines sources, Jean serait né 6mois avant Jésus, c'est-à-dire en juin de l’an -6,-5, mais aucun document ne l’attestant, seul la date de sa mort en 28/29 nous est connu.

C’est donc un homme jeune, imberbe qui est le plus souvent représenté dans la peinture du 17em, ou un adolescent, quelques fois un jeune garçon, celui-ci nous offre un sourire espiégle due au pinceau de Giovanni Baptista Caracciolo

7C:Giovanni Battista Caracciolo copie

Et très rarement un homme mûr portant barbe et manteau rouge, comme souvent antérieurement et au Moyen-Age

C’est Jésus qui va à la rencontre de son cousin Jean, pour qu’il le baptise vers l’an 26/27 soit entre 2 ou 3 ans avant la « décollation » de Jean le Baptiste, Jésus sera crucifié quelques années plus tard en 30.

8:GIOVANNI BATTISTA CARACCIOLO

Dans l’iconographie de St.Jean-Baptiste, il est mis en  scène le plus souvent dans la nature avec ses principaux attributs.

Le doigt levé désignant le signe divin de la croix, un bâton cruciforme, croix de roseau, allégorie de la métaphore du roseau employée par Jésus parlant de Jean-Baptiste.

L’agneau symbolisant le christ, « agneau de Dieu » venu pour la rémission des péchés du monde.

On peut trouver aussi la ceinture de cuir pour retenir la melote en peau de chameau qui ceint sa taille, symbolisant l’ascèse vécue dans le désert ou un manteau de drap rouge, réminiscence des représentations des siècles précédents.

9:Michaelina Wautier (1604-1689)

Quelques fois un phylactère s’enroule sur la croix ou dans la main de jean.

 

10:Giovanni Balione (Baglione)

Jean mène une vie d'ascète solitaire dans le désert, se nourrissant de « sauterelles et de miel sauvage » pratiquant le jeûne (Matthieu III:4) Quand il revient en Galilée, c'est un cohen-prêtre rural qui prône le pardon des péchés par le baptême dans l'eau et non par le feu des rites du Temple.

Début 29, il commence à prophétiser sur les rives du Jourdain, réunissant autour de lui de nombreux disciples, ce qui inquiète le tétarque Herode Antipas qui, craignant une révolte, l'invite pour le jauger à son banquet d'anniversaire.

11:John-the-baptist-by-alexandre-cabanel-1849

Hérode vient de se marier avec Herodiade, femme de son demi-frère. Celle-ci est l'objet des critiques et des insultes de Jean qui conteste cette union. Furieuse, elle demande la mort de Jean, ce qu'Hérode ne se résout à accepter.

Durant le banquet, sa fille Salomé, nièce d'Hérode, le charme si bien par sa dance impudique et sulfureuse que celui-ci totalement subjugué lui promet tout ce qu'elle désire.

800px-Die_Gartenlaube_(1898)_b_0120

C'est la tête de Jean le Baptiste qu'elle exige de lui être présenté sur un plat pour venger sa mère. Alors le tétarque ordonne la décapitation de Jean le Baptiste.

Ce qui donne l'occasion au Caravage d'illustrer cette scène avec un St Jean au visage christique, allongé sur une dépouille d'agneau, les mains liées dans le dos, couvert de son manteau rouge. Ce n'est plus le décor bucolique du saint, mais la pierre froide de la prison sous le regard de son geôlier tandis qu'une servante tient le plat qu'elle présentera a Salomé...

12:Decollation de Jean le Baptiste, Le Caravage 1608

13:d'après Guido Reni, Salomé portant la tête de saint Jean-Baptiste

 

 

Malgré toute l'attention portée à la rédaction de mes posts, des erreurs peuvent se glisser… Merci pour votre indulgence et vos commentaires. JR.

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Commentaires
D
Quelques rares erreurs que je n'ai pas relevées ont pu se glisser, mais en règles générales vos billets sont riches et très bien documentés. Merci
Répondre
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  • Depuis qu'il a imprimé le négatif de sa main, l'homme ne cessera d'être le sujet de représentation de lui-même, sous toutes les formes possibles que lui suggère son imagination. Acteur et spectateur, créateur et acquéreur de son image...
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